Il y a quelques temps, j'ai proposé à
Maude (découverte chez les lucioles) un de mes textes d'album, "Violette nous collectionne". A ma grande joie, elle a aimé ce texte sur une petite fille qui collectionne tout et rien, se construisant ainsi un univers à elle, entre poésie et bestiaire bizarre. Un jour, elle décide de déménager son petit monde dans le grenier pour se faire "une chambre de grande". Alors, elle doit faire le tri, ranger, décider ce qu'elle doit garder ou jeter pour ... grandir !
C'est un texte sur le passage, joyeux et douloureux en même temps, du monde de l'enfance à l'adolescence.
Maude vient de m'envoyer quelques copains d'étagères de Violette, voilà une alouette à rayures et un dinosaure. Je les aime beaucoup, j'ai hâte de voir la suite.
Faites donc un tour chez elle, c'est
ici !
Un extrait du texte...
"Je suis là, regardez-moi.
Bien installé dans la vitrine, calé, tranquille, entre le portrait de la grand-mère de Violette et des bestioles bizarres de toutes les couleurs en papier mâché.
J'ai pour partenaires de jeu une alouette à rayures, un hibou de profil, deux dinosaures jumeaux, une truite saumonée en carton, scotchée sur le mur parce qu'elle ne tient pas bien toute seule et des lutins serre-livres.
Ce sont mes copains d'étagère.
Nous sommes les oeuvres du petit musée personnel de Violette, sacrée collectionneuse de tout et de rien, avec une tendance à aimer les objets les plus étranges, les pas jolis, les oubliés.
Elle récupère ce que les autres jettent : chaussettes trouées (elle en a des tonnes), clous rouillés, chewing-gum mâché, boîtes de sardines vides, épluchures de crayons de couleurs...
Avec nous, elle fait de l'art messieurs-dames, des sculptures, des peintures, des collages et des jouets. Avec nous, elle invente des histoires et construit ses rêves pour la nuit.
Violette nous ramasse, nous adopte, nous répare, nous redonne vie, nous collectionne.
Depuis qu'elle sait écrire, Violette attrape en vol les mots des autres pour faire passer les « jours sans » (sans énergie, sans petits bonheurs, sans fous-rires), les « jours cent » (cent coups de cafard à la seconde), les « jours sang » (ceux qui font mal).
Elle a mille bouts de papier, souvenirs de phrases entendues : « bonne nuit ma poule », « on sonne à la porte », « croire au père Noël », « j'ai fait des gaufres », « attention au chien », « tu peux mieux faire », « ça coule de source »...
Elle les accroche les uns aux autres pour en faire des guirlandes, une lampe de chevet originale, des poèmes d'accueil à l'entrée de sa chambre."
A bientôt !