jeudi 25 février 2010

Conte du haut de mon crâne


Une nouvelle illustration pleine de mystère d'Alice Richard...
"Je la gardais dans la chambre, j’interdisais à quiconque de poser les yeux sur elle, j’aurais voulu entrer dans ses songes, seuls instants de sa vie que je ne contrôlais pas. Je voulais tout garder, me faire un musée d’elle. Je refusais de jeter ce qu’elle avait touché. Je finis par l’enfermer à double-tour.

« Ton jeu devient pure folie, Ari Allistair. Tu n’es plus toi. Que vas-tu faire à présent ? La mettre dans un bocal en verre, ou dans une vitrine ? Elle dépérit. » s’alarma un jour ma mère."

lundi 22 février 2010

Ari Allistair Arx-Sorensen

Alice Richard continue à travailler sur notre projet "Conte du haut de mon crâne"... un conte pour grands !
Pas de longs discours... juste ce bout de texte, associé à l'image d'Alice...

"Les saules pleureurs boiront ta peine..."

dimanche 21 février 2010

La belle surprise...


Je pensais mettre entre parenthèses le blog le temps de mes vacances... et puis une très belle surprise est arrivée par mail ce matin.
Je ne peux résister au plaisir de la partager avec vous.
Sandrine Kao, dont le travail si lumineux, si délicat, me touche beaucoup, a accepté d'illustrer un de mes textes d' album. C'est le thème des sans papiers qui est abordé ici, à travers la relation particulière qui se noue entre un petit garçon, Pierrot, et Ousmane, "le monsieur qui fait le ménage à l'école".
Voici la première illustration : je la trouve magnifique, pleine de promesses : merci Sandrine !!

J'aimerais avoir votre avis à propos du titre.
Le texte s'appelait au départ "Humain, c'est pas rien !", puis j'ai pensé à un titre plus simple : "Les papiers d'Ousmane".
Lequel préférez-vous ?

Je vous propose le début du texte :

"Un jour, dans les couloirs de mon école, jai rencontré Ousmane.

Ça me paraît loin, parce qu’il s’est passé beaucoup de choses depuis.


Au tout début de la première seconde de la première minute de notre rencontre, cétait juste « le monsieur avec le balai qui fait le ménage dans ma classe. »




Après l’école, ceux qui restent à l’étude prennent leur goûter dans la cour.

Ousmane faisait souvent sa pause à ce moment-là. Moi, assis sous le seul arbre de la cour, je le regardais.

Comme je le regardais beaucoup, il m’a fait un grand sourire. Un sourire brûlant.




On a commencé à se parler doucement.


Un peu chaque soir, Ousmane et moi, on sest raconté nos vies, ma toute petite et sa grande histoire à lui.


Son long voyage jusqu’à la France, toutes les routes quil a prises.

Il disait sa terre, sa famille perdue, la guerre quil a fuie.



Ousmane pleurait un peu parfois, je voyais quand même son sourire sous les larmes.



Lui qui disait toujours : « On n'a qu'une vie, Pierrot ! » … en lécoutant, moi, jen vivais mille ! "



A suivre !



samedi 20 février 2010

Un étrange dico et des vacances !

J'ai reçu hier ce petit carnet au pliage spécial, "L'étrange dictionnaire" illustré par Casajordi... (Editions Poisson Borgne).
J'adore cet univers qui vous embarque loin, très loin ! Allez y faire un tour...

Mes vacances commencent, ce sera délicieux de dormir, skier, lire des bonnes BD, écrire, écrire, écrire... Et puis, je vais peut-être écrire un peu aussi...

Chouette, au retour, ça sera presque la sortie de mon tout tout premier livre, "Philo mène la danse"... une expérience sans doute pleine d'émotion, dont je vous causerai !

A bientôt !

vendredi 12 février 2010

Il neige des OUI !

Il y a quelques temps, je vous parlais d'Anton, mon projet de BD, illustré par Lionel Larchevêque.
Une éditrice qui se promenait sur mon blog a aimé ce petit bonhomme...
Il va changer de prénom, mais restera le même au fond...
Le livre sortira courant 2010, et Lionel et moi, et bien on est très très contents !

Et comme les bonnes nouvelles arrivent parfois en bande, j'ai eu aujourd'hui la confirmation qu'un de mes textes pour ado, "L'eau du bain", un roman sur l'inceste, allait lui aussi devenir un livre, un vrai de vrai. Le thème n'est pas facile, alors je ne pensais pas du tout que ça irait aussi vite. Un éditeur a eu un coup de coeur, ce qui remplit le mien d'une sorte de bonheur torride.

Merci de suivre mes petites aventures avec autant de gentillesse et d'enthousiasme... chers amis de mon blog !


mardi 2 février 2010

Ballet de fourmi


Il y a quelques temps, je vous parlais d'une BD absolument géniale, "Du vent dans mes mollets" illustrée par Mam'zelle Roüge (Intervista). J'étais emballée par l'humour du texte de Raphaëlle Moussafir, par les dessins drôles et touchants.
Mam'zelle Rouge a accepté d'illustrer un de mes textes d'album, alors vous imaginez ma joie sautillante.
Elle m'a envoyé ce matin les premiers croquis de "Ballet de fourmi", des croquis qui sont déjà des merveilles...
C'est un texte sur la solitude. Céleste est (presque) toute seule chez elle ce soir, ses parents sont sortis et la baby sitter s'est endormie. Alors, elle va vivre "sa petite vie", tromper l'ennui, se trouver des tas de toutes petites choses à faire, observer une fourmi, organiser des courses de gouttes sur la vitre...

Voilà le début...
Et j'en profite aussi pour vous remercier : c'est vraiment très motivant, très chaleureux ces retours et ces commentaires d'amis ou d'inconnus. Merci les gens !!


Ce soir, pour fêter leurs noces de corail, les parents de Céleste vont sortir dans un grand restaurant chic. Onze ans d’amour pur, il faut fêter ça, dit le père de Céleste en partant.

Sa mère, toute jolie (c’est une princesse de la vraie vie), a mis une robe alors qu’elle est toujours en pantalon d’habitude. Elle fait un geste avec le bras, puis un baiser de loin, de ceux qu’on envoie en soufflant dans le creux de la main. Et s’évade.

Bergamote, la grande sœur de Céleste passe sa soirée loin de la maison, dans une fête où elle dansera avec son amoureux. Il y aura de la musique qui résonne même chez les voisins, ils taperont avec un balai (ou pire un marteau) pour dire qu’ils ne s’entendent plus ronfler. C’est ce qu’a dit la sœur de Céleste en tout cas.

La jeune fille qui va garder Céleste arrive, sourit à la petite fille. Elle a une drôle de tête, toute fatiguée. Elle baille déjà, c’est dire.

Elle s’installe au fond du grand fauteuil de Tante Bouille et ferme les yeux en écoutant de la musique avec son casque.

Céleste se dit « merci du cadeau » et passe son chemin.

Dans la cuisine, la maman de Céleste a laissé un mot sur un petit carré jaune qui ne colle presque plus. Céleste lit : « Il y a de la soupe de lentilles et des crêpes Suzette dans le frigo. A demain. »

Céleste termine la phrase dans sa tête : « Je t’aime, bonne soirée mon bébé d’amour, on pensera à toi, ta maman qui t’aime. » mais en regardant sur le carré jaune qui ne colle plus du tout maintenant, elle voit que non, après frigo, la fin est assez froide. Elle trouve ça drôle qu’après « frigo » ça soit froid et avale vite fait sa soupe de lentilles.

Elle essaye de former des phrases avec les mots aimantés que Maman a mis pour décorer la cuisine. Il y a des tonnes de mots, on peut faire la liste des courses, ou écrire des messages pour la famille. Céleste s’y met, elle commence des jolies phrases : « J’aime les » ou « Ce soir », mais elle ne peut en finir aucune, il manque plein de mots.

Ils finissent toujours par tomber par terre, personne ne les ramasse et voilà, bravo. Papa a dit l’autre jour « Quand on partira, on enlèvera les meubles et on écrira des poèmes par terre avec les mots disparus ».

Céleste continue à former des phrases sans vraiment faire attention.

A la fin, elle lit : « Le rire du très bizarre soleil » et aussi « coton tige escargot ».

Elle sourit parce que c’est drôle comme tout, ça.



A suivre ...