Je viens d'écouter La grand entretien sur France Inter.
L'invité était
Jean-Philippe Blondel.
En fait, je ne connais pas cet écrivain, alors j'écoutais d'une oreille distraite. En conduisant.
Et puis il a raconté sa vie (entre l'enseignement et l'écriture), sa manière de voir l'écriture ... j'ai commencé à écouter vraiment. J'ai garé ma voiture.
Il a expliqué qu'il écrit en écoutant et réécoutant mille fois le même morceau.
Qu'avant d'écrire, il "choisit" le morceau qui conviendra le mieux, sa bande originale.
C'est marrant parce que je fais la même chose. Je finis par mettre un casque, bien-sûr, pour épargner les nerfs de ceux qui m'entourent !
Alors, pour Roulette Russe j'écoutais une musique du groupe de mon fils et je devenais Youri.
Pour mon prochain roman à paraître au Rouergue, "La meilleure nuit de tous les temps" j'ai écouté en boucle la reprise de
"J'passe pour une caravane" de Bashung par Gaétan Roussel.
Lâcher sa main a été écrit avec
"La nouvelle" de Loïc Lantoine dans le casque.
Et depuis quelques temps, grâce à une belle découverte récente, je reste scotchée par
"The first day of my life" de Bright Eyes.
Avant il y avait eu Arcade Fire, Elliott Smith, Cat Power, Andrew Bird, la BO de Treme, Espers, Noir Désir, Dominique A ...
Je crois que je leur dois mes livres, je me laisse porter.
Pendant l'émission, Blondel a demandé que soit passée une chanson de l'été 86 :
Rich de Lloyd Cole.
Il doit beaucoup à cette chanson, qu'il a écoutée sans arrêt après la mort de son père.
Il se trouve que c'était mon disque cette année-là, que j'étais raide dingue du chanteur, que j'avais choisi mon amoureux de l'époque parce qu'il lui ressemblait, que c'était mon premier concert à Paris avec les copains (au Zénith je crois bien). Alors, même si c'est loin d'être le groupe du siècle, je me suis pris ces quelques notes en pleine poire, parce que je n'avais pas réécouté l'album depuis.
Quelques notes, cette voix (pas mal finalement !) et j'ai eu 16 ans à nouveau, là, mal garée sur le bord de la route.
Demain, je vais acheter quelques livres de monsieur Blondel. Du coup. Et je suis sûre que ça va être comme accoster sur une île qu'on ne connaît pas et retrouver le chemin.
Et vous, alors, vos rituels d'écriture, vos rituels d'atelier, ça ressemble à quoi ?